Transmettre le souvenir. Quels monuments pour quelle mémoire ?

Événement passé
Journée d'études Axe 2 TEMP

Journée d'étude en visio-conférence

9 avril 2021

Transmettre le souvenir. Quels monuments pour quelle mémoire ?

 

9 avril

8h45-18h

Participation à la visioconférence sur inscription

Merci d'indiquer vos nom, prénom et email à cette adresse afin de recevoir le lien vers la visio conférence : https://sondagesv3.unistra.fr/index.php/639612

Le lien sera envoyé le 8 avril en fin de journée

 

Argumentaire

Si l’année 2020 a été jalonnée d’évènements questionnant les monuments de mémoire*, le mouvement Black lives matter né aux Etats-Unis a suscité internationalement un regain d’intérêt populaire pour ces questions. Statues de grands hommes et monuments commémoratifs élevés dans l’espace public – tout comme le nom de certaines rues – ont été récemment réinterrogés afin de savoir si le souvenir qu’ils étaient chargés de transmettre demeurait en phase avec les différents récits nationaux actuels et n’entraient pas en contradiction avec les valeurs généralement promues aujourd’hui. Depuis la fin du mois de mai dernier, aux Etats-Unis, en Europe, comme ailleurs dans le monde, de nombreux monuments – particulièrement ceux élevés à la mémoire de personnes liées à l’histoire de l’esclavage – ont été remis en question, voire, pour certains, vandalisés ou mis à bas. Parmi d’autres, peuvent être citées la statue du Général Lee à Richmond, la statue d’Edward Colston à Bristol, celle de Cecil Rhodes à Oxford (Oriel College), les statues du Roi Léopold II en Belgique, celle de Colbert, auteur du code noir, devant l’Assemblée nationale à Paris. Les monuments liés à des personnalités ayant joué un rôle dans l’esclavage et la colonisation ne sont pas les seuls à poser problème : en Irlande des appels ont été lancés en 2020 afin que soit retirée la statue de Cromwell élevée devant le Parlement de Londres.

L’objectif de la journée sera de mettre en évidence des mémoires contradictoires qui entrent en conflit dans la célébration de personnalités par essence équivoques. Ici, pourra être évoqué le rôle de l’historien – et l’importance de la recherche – qui permet de mettre au jour la complexité d’évènements ou de personnalités dont la célébration avait véhiculé une image simplifiée, caricaturale ou partielle. La question de la réception de l’œuvre méritera également d’être traitée. Ainsi, incomprise par une partie du public, l’œuvre d’Hervé Di Rosa célébrant l’abolition de l’esclavage en France en 1794 (1991) a suscité une pétition demandant son retrait des murs de l’Assemblée nationale. La forme du monument, son esthétique, revêt donc une importance primordiale pour permettre au message que l’œuvre est censée véhiculer d’être compris par le public.

Sans se concentrer sur une mémoire spécifique et sans tenter de retracer l’historique des destructions de monuments mémoriels, la journée d’étude a pour objectif de comprendre les enjeux des monuments de mémoire et de leur vandalisation, de leur déboulonnage voire de leur destruction, en replaçant le sujet dans une perspective historique.

Traitant d’une question d’actualité, cette journée d’étude entend s’adresser à un public large.

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* Pour ne citer que de récents exemples : le déboulonnage des statues de Franco en Espagne a fait l’objet d’une exposition à Barcelone intitulée « Fantasma 77. Iconoclàstia espanyola » (20 février-12 avril) ; la Tchéquie et la Russie se sont opposées, entre 2019 et 2020, autour du déboulonnage d’un monument élevé à Prague à la mémoire du maréchal soviétique Ivan Koniev, pourtant libérateur de la ville en 1945.

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Programme

 

8h45 : ouverture de la salle virtuelle

9h00 : mots de bienvenue et présentation de la journée

 

9h30 : Annette Becker, Professeure émérite en Histoire contemporaine, Université Paris-Nanterre

  • Des monuments aux morts aux monuments aux vivants, un siècle de mémoire publique

10h00 : Nicolas Bourguinat, Professeur en Histoire contemporaine, Université de Strasbourg

  • Développement et devenir des monuments de la guerre de 1870

 

10h30-11h00 : discussion

 

11h00 : Emilia Koustova, Maître de conférences en civilisation russe, Département d’études slaves, Université de Strasbourg

  • (Dé-)soviétiser l'espace urbain russe : un siècle de batailles autour de monuments

11h30 : Malgorzata Praczyk, Professeure en Histoire contemporaine, Université de Poznan

  • The Monument As a Subversive Tool of Social, Emotional Expression. Polish Example

 

12h00-12h30 : discussion

 

Pause méridienne

 

14h00 : Claire Garcia, Docteure en histoire de l'art contemporain, chercheure associée-Équipe de recherche de l’École du Louvre

  • Déboulonner la mémoire - Un défi patrimonial actuel

14h30 : Mathieu Rousset-Perrier, Conservateur du Patrimoine

  • La Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles de la Ville de Paris : un service unique entre transmission du souvenir et conservation du patrimoine.

 

15h00-15h30 : discussion

 

15h30 : Dominique Rogers, Maître de conférences en Histoire moderne, Université des Antilles

  • Commémorer l’esclavage dans l’espace public martiniquais : tendances générales et particulières

16h00 : Dominique Taffin, Conservatrice générale du Patrimoine, Directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage

  • Joséphine et Schoelcher, Martinique : deux histoires, trois statues, une seule fin ?

 

16h30 -17h00 : discussion

 

17h00 : Sarah Gensburger, Chargée de recherche au CNRS HDR, directrice adjointe de l’ISP, Université Paris-Nanterre

  • Les mémoriaux du 13 novembre

 

17h30 : discussion et conclusions

 

 

Organisation et contacts

Denise Borlée, Maître de conférences en Histoire de l’art médiéval borlee[at]unistra.fr
Hervé Doucet, Maître de conférences en Histoire de l’art contemporain hdoucet[at]unistra.fr
Audrey Kichelewski,Maîtresse de conférences en Histoire contemporaine kichelewski[at]unistra.fr