Institut d'histoire des religions

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L'Institut d'histoire des religions offre un lieu d'étude et de recherche (bibliothèque) et propose des enseignements intégrés aux différents cursus en sciences historiques dès le 2ème semestre de la licence. L'étude des systèmes et des phénomènes religieux constitue un complément indispensable à la compréhension des cultures et de leur histoire. Par une approche qui associe histoire et anthropologie, on cherche ici à éveiller le goût pour une discipline qui vise à l'étude historico-critique des religions et à une interprétation des phénomènes religieux dans une démarche comparative.

Présentation

L'Institut d'histoire des religions fut créé en 1919 au sein de ce qui s'appelait alors la Faculté des Lettres. Par cette création de la première chaire d'histoire des religions dans une université française, l'intention non dissimulée était d'établir un contre-poids laïque à l'enseignement des deux Facultés de théologie, maintenues dans l'Université de Strasbourg par statut dérogatoire, et de répondre au souhait qu'Ernest Renan (1823-1892) avait formulé en installant des chaires d'histoire des religions dans les Facultés de Lettres. Prosper Alfaric (1876-1955), le premier titulaire de la chaire strasbourgeoise, était un spécialiste du christianisme antique et de la gnose manichéenne. Cette orientation première dans l'histoire des origines chrétiennes et du judaïsme ancien s'explique par les circonstances de la fondation de l'Institut et a longtemps été une caractéristique de l'enseignement et de la recherche en histoire des religions à Strasbourg comme ailleurs en Europe. Cependant, Prosper Alfaric prit immédiatement l'initative de constituer un musée d'études asiatique par des dépôts d'objets provenant des musées Guimet, du Louvre et de Saint-German-en-Laye. En 1922, l'Institut d'histoire des religions, installé en salle 46 au 1er étage du Palais universitaire, eut ainsi à sa disposition un musée d'études de près de 280 objets originaires d'Égypte, de Grèce, de l'Inde, de Birmanie, de Chine et du Japon à partir duquel Prosper Alfaric put introduire ses étudiants à l'histoire des différentes religions antiques. Malheureusement, ce musée d'études disparut durant la Seconde Guerre mondiale.

Au lendemain de la guerre, le nouveau directeur de l'Institut d'histoire des religions de la Faculté des Lettres, Marcel Simon (1907-1986), spécialiste du judaïsme ancien, obtint la création d'un second poste d'enseignement, occupé à partir de 1972 et jusqu'à sa retraite en 1999, par François Blanchetière, spécialiste de l'histoire du christianisme primitif. En 1954, Marcel Simon fonda le Centre de recherche en Histoire des religions, en collaboration avec les collègues de la même discipline des deux Facultés de théologie. Puis en 1981, de nouvelles perspectives s'ouvrirent avec Françoise Dunand, spécialiste de la Grèce et de l'Égypte hellénistique, qui dirigea l'Institut jusqu'en 2003. Dès 1999, Jean-Marie Husser, spécialiste du judaïsme ancien et des religions syro-phéniciennes, directeur de l'Institut jusqu'en 2018, revisita notamment l'histoire des notions fondamentales en histoire comparée des religions et enseigna la langue ougaritique tandis que Guillaume Ducœur introduisit, à partir de 2003, l'étude des religions de l'Inde védique et ancienne, l'enseignement du sanskrit et les questions méthodologiques sur le comparatisme en histoire des religions et dirigea ledit Institut jusqu'en 2024. En 2023, Céline Redard, l'actuelle directrice, spécialiste du mazdéisme et des langues iraniennes anciennes, rejoignit l'Institut d'histoire des religions pour y enseigner l'histoire des religions de l'Iran pré-islamique ainsi que les langues avestique et vieux-perse.

Jusqu'en 2016, les locaux de l'Institut comprenaient deux salles de bibliothèque et de séminaires ; ils abritaient en outre le Centre de recherche d'Histoire des religions. La bibliothèque d'histoire des religions, faisant dorénavant partie de la Bibliothèque de recherche en histoire (Palais Universitaire, 1er étage, entrée salle 140), rassemble un fonds de 13000 ouvrages et de revues, spécialisés dans l'étude comparée des religions et l'approche anthropologique des faits religieux et qui portent notamment sur les polythéismes antiques du bassin méditerranéen, le judaïsme ancien, le christianisme et l'islam, les religions iraniennes, indiennes et chinoises.

Heures d'ouverture de la Bibliothèque de recherche en histoire : de 9h à 18h du lundi au vendredi.