Description

Le courage dans la pensée éthique grecque d’Homère à Aristote
On se propose ici d’introduire à la pensée éthique grecque en interrogeant la place particulière qu’occupe le courage parmi les différentes vertus. À quelles conditions le courage peut-il être tenu pour une vertu au même titre que la modération, la sagesse ou la justice ? Le courage est-il, comme ces dernières, nécessairement orienté vers le bien ? Ne peut-il pas contenir un excès, là où les autres vertus semblent nécessairement impliquer la mesure ? Y a-t-il, dans le courage, une place pour l’intelligence, comme c’est manifestement le cas pour les autres vertus ? Nous commencerons par reconstituer la pensée grecque du courage que Platon et Aristote héritent d’Homère et qui a été transformée au sein de l’idéologie démocratique athénienne. Nous tâcherons alors d’expliquer, à l’aide d’une lecture suivie du Lachès et d’une première approche du Protagoras, comment Platon investit cette tradition autant qu’il la subvertit, et en quel sens il s’efforce de rapporter le véritable courage à l’intelligence. C’est dans cette perspective qu’on abordera la pensée d’Aristote, qui produit dans l’Éthique à Nicomaque une critique virulente d’une telle « intellectualisation » du courage, en interdisant qu’on le réduise à une forme d’expertise : ce sera à la fois l’occasion d’expliquer plus généralement la conception aristotélicienne de la vertu comme habitus et comme médiété, et de réévaluer « l’intellectualisme » de Platon à la lumière de cette critique – mais peut-être aussi de ce qu’elle manque : car, quand on réduit le savoir platonicien à une certaine expertise, n’occulte-t-on pas ce sur quoi Platon n’a quant à lui cessé d’insister, à savoir la dimension de l’épreuve et de l’effort propre à la pensée elle-même ?
Les exercices de travaux dirigés devront permettre de trava iller sur des extraits précis tirés des œuvres étudiées. Ce travail sera rigoureusement intégré à la progression du cours magistral, et les heures de CM et de TD ne peuvent donc pas être séparées ou suivies indépendamment les unes des autres.
 

Compétences visées

Bibliographie

Lectures absolument obligatoires :
Platon, Lachès, trad. Louis-André Dorion, Paris, Flammarion, collection « GF », 1998.
Aristote, Éthique à Nicomaque, livres II et III, trad. Jules Tricot, Paris, Vrin, collection « Textes philosophiques », 2007 (accorder une attention particulière aux chapitres 9 à 12 du livre III).
Lecture encouragée :
Platon, Protagoras, trad. Frédérique Ildefonse, Paris, Flammarion, collection « GF », 1997.
Lectures facultatives :
La consultation de commentaires ne doit jamais se substituer à la lecture des œuvres, et elle n’est donc nullement exigée. Pour celles et ceux qui voudraient néanmoins lire une première introduction générale aux philosophies de Platon et d’Aristote, voir :
Monique Dixsaut, Platon. Le désir de comprendre, Paris, Vrin, collection « Bibliothèque des philosophies », 2003.
Anne Merker, Aristote. Une philosophie pour la vie, Paris, Ellipses, collection « Aimer les philosophes », 2017.
 

Contacts

Responsable(s) de l'enseignement

• Paul Guerpillon