CM Philosophie ancienne et médiévale

CM Philosophie ancienne et médiévale
Master Mondes anciensParcours Interdisciplinaire des mondes de l'Antiquité (MIMA)

Description

Les mots et les choses : le rapport du langage à l’être chez Platon et Aristote

Contre les tentatives sophistiques d’autonomiser le discours et de l’émanciper de toute référence à ce qui est, Platon et Aristote se sont chacun efforcés de repenser le langage et de fonder son rapport à l’être. Pour concevoir le simple fait que le langage puisse dire ce qui est, il faut en vérité tout un effort d’élaboration philosophique que l’on s’emploiera ici à reconstituer. C’est dans cette perspective que nous lirons de façon suivie deux dialogues de Platon, le Cratyle qui réfléchit sur le juste usage des mots et l’Euthydème qui interroge les dérives éristiques dans l’usage du langage. C’est en dernière instance un examen des conditions de la signification elle-même qui tend à ressortir de l’enquête platonicienne, et c’est dans cette perspective que nous nous tournerons vers Aristote. Il s’agira alors de lire en détail le livre Gamma de la Métaphysique, pour analyser comment Aristote s’efforce de fonder les exigences qui s’attachent à tout discours qui voudrait prétendre avoir du sens – prononcer des mots n’est pas encore signifier. Pour Platon comme pour Aristote, c’est précisément la possibilité toujours ouverte d’un tel écart entre ce que l’on prononce et ce que l’on dit vraiment, possibilité qui menace de l’intérieur tout usage du langage, que l’examen philosophique doit sans cesse s’employer à conjurer. Le sens n’est jamais simplement donné, mais se conquiert de haute lutte par un usage exigeant des mots : les riches ressources du langage sont alors à la fois ce qui autorise à s’ouvrir à la dimension du sens et ce qui risque toujours de nous en écarter.
Les exercices de travaux dirigés devront permettre de travailler sur des extraits précis tirés des œuvres étudiées. Ce travail sera rigoureusement intégré à la progression du cours magistral, et l es heures de CM et de TD ne peuvent donc pas être séparées ou suivies indépendamment les unes des autres.
 

Compétences visées

Au terme de cette formation, l’étudiant est capable de s’orienter dans une période de l’histoire de la pensée, de restituer les thèses et arguments d’un auteur, de se décentrer des représentations communes, de chercher dans les systèmes de pensée du passé des outils pour penser le présent.
 

Bibliographie

Lectures absolument obligatoires :
Platon, Euthydème, trad. Monique Canto-Sperber, Paris, Flammarion, collection « GF », 2013.
Aristote, Métaphysique, livre Gamma, trad. Marie-Paule Duminil et Annick Jaulin, Paris, Flammarion, collection « GF », 2008.
Lecture souhaitée :
Platon, Cratyle, trad. Catherine Dalimier, Paris, Flammarion, collection « GF », 1999.
Compléments facultatifs :
La consultation de commentaires ne doit jamais se substituer à la lecture des œuvres, et elle n’est donc nullement exigée. Pour celles et ceux qui voudraient néanmoins lire une première introduction générale aux philosophies de Platon et d’Aristote, voir :
Monique Dixsaut, Platon. Le désir de comprendre, Paris, Vrin, collection « Bibliothèque des philosophies », 2003.
Anne Merker, Aristote. Une philosophie pour la vie, Paris, Ellipses, collection « Aimer les philosophes », 2017.  

Contacts

Responsable(s) de l'enseignement